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La Cosmovision Maya va plus loin que la connaissance du Nahual du Jour

Julio David Menchú – Revista Nómada Guatemala / 25 avril 2018

Photo: Simone Dalmasso, Plaza Pública
La prière pour la pluie à La Laguna Chikab'al

Photo: Simone Dalmasso, Plaza Pública

Pendant les dernières années, il y a eu un engouement quant à spiritualité Maya, souvent, elle est réduit uniquement à l'utilisation du Cholq'ij ou Calendrier Cérémonial. Le problème ne se pose pas dans l'utilisation du calendrier au quotidien – il y a des jours pour résoudre des problèmes, entreprendre des voyages, demander conseil et sagesse- mais voir cet élément délié de la réalité. C'est à dire, le laissant dans un plan spirituel ce n'est plus de la Cosmovision.

 

Sans doute, la Cosmovision Maya est la vision du monde selon le Peuple Maya. C'est une façon de vivre des hommes et des femmes Mayas, en lien avec leurs concepts de Vie, Univers, de l'Autre (Dans un sens communautaire) et d'autres éléments de la Nature et les Animaux. Laisser la Cosmovision a une version uniquement spirituelle ou la réduire à l'utilisation du Cholq'ij, lui enlève son sens le plus important : Le sens d'appartenance au TOUT et que tout es lié.

 

Dans les communautés, où le conflit armé interne n'a pas pu rompre le tissu sociale, les personnes vivent cette Cosmovision intégralement, parfois sans se rendre compte (Car ses pratiques sont liées les unes aux autres et au Tout). Les relations sociales sont unies aux pratiques spirituelles et celles-ci prennent tout son sens car l'individualisme est mis de côté pour mettre en valeur le bien commun. C'est à dire que ces pratiques ont du sens car elles sont l'union entre le Nahual et l'entraide entre voisins. Ensemble ils prennent soin de la forêt, les animaux et ils se protègent entre eux.

 

Aller aux « Tabales » (Autels Mayas) et faire uniquement des cérémonies ce n'est pas de vivre la Cosmovision, juste extraire une partie de spiritualité. Ce ne serait que folkloriser le sens des offrandes. La Spiritualité Intégrale est de pratiquer le Pixab' pour demander conseil à la lumière des ancêtres.

Quand les communautés se réunissent pour célébrer le Pixab', ils participent tous -spécialement les anciens- et ils font des compromis dans des sujets d’intérêt commun ; comme l'introduction d'eau potable ou la défense du territoire. C'est ici quand la Cosmovision prend tout son sens et intègre la réalité au Tout.

 

Les Ajq'ijab' ou Guides Spirituals Mayas, racontent que, quand une personne s'approche demandant conseil sur une situation personnelle, sa réponse n'est pas complète si elle ne dit pas à l'Ajq'ij comment elle est son implication dans la communauté. Ceci est plus difficile dans les villes ou les grands cités, mais pas impossible.

 

Nous devons associer ce qui est personnel à l’intérêt que nous portons ou pas à ce qui se passe autour de nous.

Aurons nous le courage de vivre intégralement la Cosmovision ? Ou, laisserons nous tout dans un plan pas pratique. Pourvu que ces mots nous servent à ouvrir un débat et nous rappeler des mots sacrés du Popol Vuh « Parleront donc, consultant entre eux et méditant ; ils se sont accordés, joigneront ses paroles et ses pensées ». Popol Vuh – Livre Sacré du Peuple Maya K'iché.


Sur l'auteur

Julio David Menchú

Maya K'iché, Ajq'ij ou Compteur du Temps.  Apprenti de Aj Poronel (celui qui brûle les offrandes).  

Anthropologue et auteur du Blog Espiritualidad Maya.

Association Ixchel - Guatemala & France

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